Comprendre et vivre avec des troubles et des difficultés d'apprentissage
"Nous prenons en charge la famille: lorsqu'un enfant a besoin d'aide pour apprendre, tout son entourage a besoin de compréhension et d'outils!"
Discussion d'été au sujet des enfants entêtés
André Joly, Éducateur spécialisé et Coach PNL
L’autre jour mon épouse et moi étions invités à un souper méchoui organisé par un couple d’amis. Nous n’étions pas les seuls invités, plusieurs autres personnes dont plusieurs jeunes couples avec des enfants de différents âges.
On dirait qu’instinctivement les êtres pourvus de testostérones aiment se regrouper (comme au temps de l’homme des cavernes) autour d’une bête embrochée, rôtissant au-dessus d’un feu. À remarquer que depuis ce temps le langage a bien évolué, quoique les sujets… Il serait étonnant que dans le fond de leur grotte nos ancêtres se demandaient si leur équipe locale ferait les séries. Constatant mon verre vide, je profitai d’un instant de silence (fréquent dans les conversations masculines) pour me diriger vers un endroit plus frais, le frigo.
Chemin faisant, je passe par là où la gente féminine est attroupée, généralement c’est là où il y a des choses bonnes à manger pour la santé. Ce qui suit laissera peut-être de moi l’image d’un « senteux », mais ça nous arrive à tous d’écouter, sans le vouloir, la conversation des autres. Je me retrouve donc auditivement impliqué dans une discussion entre deux mamans qui parlent de leur petite fille.
Manon est exaspérée de voir sa fille lui tenir tête comme si elle lui lançait des défis. « J’ai tout essayé et je me retrouve à dire des choses que je n’aime pas moi-même. Je la culpabilise : « Tu me déçois beaucoup tu sais.», la blâme : « Si on est en retard ce sera de ta faute », la déprécie : « Cesse de faire ta paresseuse. ». Je vais même jusqu’à la supplier : « S’il te plait fait le pour maman. » Je me trouve assez nounoune. Je trouve que son père n’est pas mieux. Quand je les vois revenir de la garderie avec une barre de chocolat je sais très bien qu’il a acheté un bon comportement. Quand on est à bout de patience tout les deux là on sort la menace de la claque sur les fesses. Je trouve tellement que j’ai les mêmes comportements que ma mère, moi qui m’étais juré que je ferais différemment d’elle ».
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Sylvie, l’hôtesse de la réception, lui partagea son point de vue et surtout le résultat de ses apprentissages et expériences avec ses propres enfants.
« Pour ce qui est de l’impatience envers les enfants j’ai déjà donné. Un jour j’ai lu quelque part que lorsque mes demandes face à mes enfants étaient sans succès, je pouvais me poser cinq questions :
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Si j’étais à la place de mon enfant comment me sentirais-je ?
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Est-ce que mon enfant a la capacité de faire ce que je lui demande ?
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Ai-je pris le temps de lui enseigner ce que je lui demande ?
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Est-ce que j’en demande trop à la fois ?
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Suis-je un bon exemple pour mon enfant ?
Plus tard dans la conversation Sylvie expliqua qu’à une époque le choix des vêtements à porter le matin avant d’aller à l’école était un combat de tous les jours. « Rien de ce que je choisissais pour elle ne faisait l’affaire. »
Une soirée où j’essayais des robes pour une rencontre importante au bureau, elle était là dans ma chambre à me regarder. Sans trop y penser, je lui demande dans laquelle elle me trouvait la plus jolie. « La bleue » me dit-elle. « Demain tu seras la plus jolie du bureau. » J’ai eu un déclic et lui demandais comment elle aimerait s’habiller pour l’école demain. C’est comme ça qu’en prenant dix petites minutes avant le dodo et une attitude constructive et positive nous nous sommes créées un petit rituel que l’on fait presque chaque soir.
Sylvie d’ajouter que ses trucs ne marche pas pour tous ni à tous les coups. « Après tout mes enfants seront toujours un merveilleux mélange du caractère fort de leur maman et de leur papa. Mais ça marche souvent pour moi. « Mon but n’est pas que tu fasses ce que je fais, mais que tu saches qu’il existe des solutions».
J’étais heureux de voir que dans ce monde individualiste les êtres humains partagent encore entre eux pour s’aider et améliorer ainsi l’avenir de leur petit. M’ayant aperçu témoin de leur discussion et connaissant mon domaine de travail elles ne purent s’empêcher d’ajouter : « Alors André qu’en penses-tu ? »
Sachant très bien que la séance de vie à laquelle je venais d’assister valait plus que la théorie apprise dans mes bouquins, je leur souris et levai mon verre à leur santé en leur disant que je n’aurais pas fait mieux et leur offris une formule marquante pour moi, dite par l’un de mes vieux profs ; aptitude + motivation = performance.
Je suis retourné auprès des mâles fièrement attroupés autour de notre futur repas comme si nous l’avions chassé nous-mêmes.
Voilà le "gars (éducateur spécialisé)" qui se mèle de la conversation de filles!
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